"Le mouvement féministe cherche à changer les moeurs, et exige un changement radical, une égalité parfaite. Titiou Lecoq affirme que, pour avoir l’égalité, il faut bouleverser la vision des genres: «Accorder l’égalité c’était remettre en cause les fondements même de notre civilisation et pour cela il fallait révolutionner notre vision du masculin et du féminin6». Reine Prat7 souligne elle aussi que l’émancipation est dans l’affrontement avec les repères établis dans l’imaginaire. Les mythes font partie intégrante de notre imaginaire encore aujourd’hui. Roger Geaniton affirme que les mythes «jouent de grands rôles dans notre vie sociale et notre psychisme individuel8», notre culture est un héritage des mondes grec et romain. De ce fait, leurs mythes sont ancrés dans notre culture et «une culture n’est rien d’autre qu’un ensemble d’habitudes qui vont de pair avec des mentalités9». Suzanne Saïd10, professeure et helléniste, analyse l’exemple du mythe des Amazones, qui sont de grandes guerrières, victorieuses lors de nombreuses batailles. Mais, contre les héros grecs, elles perdent. Selon l’autrice, les Grecs se sont inspirés des civilisations voisines qu’ils jugeaient barbares, car la femme y a un rôle valorisé et important. À certains endroits, la société était centrée sur la femme, et par exemple la descendance se faisait du côté de la mère et non du père comme chez les Grecs."

5 Prat Reine, Exploser le plafond, Précis de féminisme à l’usage du monde de la culture, Paris, Rue de l’échiquier, 2021, p.12

6 Lecoq Titiou, Les grandes oubliées, Pourquoi l’histoire a effacé les femmes, Paris, Proche, 2023

7 Prat Reine, Exploser le plafond, Précis de féminisme à l’usage du monde de la culture, Paris, Rue de l’échiquier, 2021, p.12

8 Geaniton Roger, L’impact des mythes sur l’évolution sociale contemporaine, Saint Denis, Publibook, 2017, p.26

9 Ibid., p.52

10 Saïd Suzanne, Le monde à l’envers, Pouvoir féminin et communauté des femmes en Grèce ancienne, Paris, Belles Lettres, 2013